DÉMARCHE
Isabelle Régnier noue un lien intime avec le paysage qui sous-tend une ligne infime entre mer et montagne sur laquelle les êtres humains écrivent leur histoire dans l’effort et la lutte contre les éléments. De cette recherche continue, naît le tableau comme l’expression d’une pure joie d’être et plénitude de l’instant.
La libération de ces émotions est possible grâce à la technique de la peinture à l’huile et émulsion à l’œuf empruntée aux maîtres anciens hollandais. Cette technique apporte à la couche picturale un aspect satiné mais aussi une densité par des aplats de matière dont les pigments ont été longuement broyés à la main. En outre, la composition des formes privilégie le contre-jour comme contraste fort où chaque pierre, chaque édicule, chaque coulée de lave est un souvenir, un drame. Phares, ports, carrières abandonnées, citadelles en ruines, chapelles, tours de guet, sont autant de signes, de lettres tremblantes, d’une histoire fragile qui résiste à l’oubli.
Le spectateur fait l’expérience d’une communion avec la nature, une immersion dans les couleurs irradiantes, toutes ces sensations qui émergent du tableau le font voyager et l’émerveillent. L’artiste, à travers ses œuvres, propose un véritable renouveau du médium peinture pour en faire un acte vivant et sensible.
PARCOURS
Isabelle Régnier est née à Paris en 1960 mais a gardé de son enfance rochelaise le goût des rivages et des îles. Depuis plus de trente ans, elle pratique la peinture acrylique et la peinture huile à tempera grasse à laquelle elle fut initiée en 1987 à Paris en atelier par un expert en techniques anciennes, Jean-Pierre Théret. Elle met en place cette technique apparue au XVe siècle selon Georgio Vasari et attribuée aux frères Van Eyck et utilise l’émulsion à l’œuf enrichie d’huiles et résine après broyage des pigments à la main. De 1992 à 1996, elle suit l’enseignement Formes/Valeur de Jean-Baptiste Sécheret à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville.
En 2000, elle obtient un DEA en Arts Plastiques et Sciences de l’Art à Paris I - Panthéon-Sorbonne. Elle y développe sa démarche artistique personnelle sur l’espace et le temps et soutient son mémoire Entre le grain et l’étendue considérant l’acte de peinture comme un moyen de se déplacer dans l’histoire et dans l’espace. Deux ans de thèse en arts plastiques et l’implication dans un laboratoire de recherche en arts plastiques dirigé par Richard Conte ont nourri sa pratique : Le corps, une temporalité incarnée ou Dialectique de la chair et du temps.
Il y a plus de vingt ans, au contact de l’art italien, elle se passionne pour les paysages insulaires où se rencontrent, se heurtent et s’épousent les eaux changeantes de la Méditerranée, les flots minéraux des volcans, une végétation avide de couleurs. Elle découvre combien cette nature protéiforme s’offre à merveille à la technique picturale traditionnelle qu’elle pratique. Elle choisit l’immersion : lors de ses déplacements, des croquis, des dessins, des notes sont prises et des contacts sont établis avec les habitants afin de mettre en perspective l’histoire et la géologie du lieu.
Isabelle Régnier expose en France et à l’étranger. Ses œuvres appartiennent à des collections publiques et privées. Elle participe à des échanges culturels internationaux (année de la France au Brésil 2009, Chine 2010, Bosnie-Herzégovine 2011, Italie 2012 à 2022). Des galeries soutiennent ou ont soutenu son travail pictural (Galerie Samedi, Galerie Le Vivier, Galerie Mondapart, Galerie Dufay/Bonnet). Elle travaille en partenariat avec des structures hospitalières pour les publics empêchés (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris).